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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 12 août 1856, mardi après-midi, 4 h.

Enfin, mon cher petit homme, voici des nouvelles de nos caisses ! Ça n’est pas malheureux, depuis plus de trois semaines que nous en demandons à toute la nature. D’abord, elles ne sont parties que le huit de ce mois, c’est-à-dire il y a quatre jours du Havre par un steamer qui va à Southampton, c’est-à-dire par la voie que nous voulions éviter. Tu auras à payer pour toi y compris les frais de douane à la sortie, 203 [illis.] 17 sous. Moi, j’aurai à payer 442 [illis.] 2s, ce qui fait le joli total de 646 [illis.] moins un sou. Mais te voilà, tu pourras en juger toi-même.
8 h. Je t’ai vu, mon adoré, je me suis promenée avec toi dans des petits chemins du paradis et cela ne me suffit pas. Je regrette que ce bonheur ait été si court, je voudrais qu’il recommençât tout de suite et qu’il ne finît jamais quand je devrais y user toutes mes jambes. Cependant, il n’est pas probable que tu puisses revenir assez à temps ce soir pour recommencer notre promenade puisque tu as un visiteur étranger, je le crains. Aussi, ce sera pour moi une agréable surprise si je me suis trompée. En attendant, je te donne mon cœur tout plein d’amour, fais-en ce que tu voudras. Mon bonheur, ma vie, ma joie, c’est de t’aimer. Je voudrais être oiseau pour te suivre dans l’air, je voudrais être fleur pour te plaire, mais je ne suis qu’une pauvre femme qui t’adore de toute son âme.

Juliette

Bnf, Mss, NAF 16377, f. 214
Transcription de Mélanie Leclère, assistée de Florence Naugrette

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