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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 31 décembre 1857, jeudi soir, 5 h. ¼

Mon pauvre bien enrhumé, comment te trouves-tu de ton remède de rhinocéros ? En es-tu vraiment soulagé ? Quant à moi il me semble que je préférerais comme le BON GENDARME [1] passer par toutes les phases naturelles des plus affreux coryzas que de me fourrer une mine de sel dans le nez. Chacun son goût. Il paraît que celui, de goût, de Terrier n’est pas déjà si bête car il s’est pâmé d’admiration et de bonheur devant ton ravissant dessin. Suzanne prétend qu’elle n’a jamais vu d’homme plus heureux et je l’en crois sans peine. En attendant je ne veux pas que tu t’en donnes, de la peine, pour me faire ma chère petite lettre d’étrennes puisque tu souffres tant aujourd’hui. À moins que ton horrible gargouillade nasalea ne t’ait complètement guéri, je ne veux pas que tu te fatigues les yeux pour moi. Ce renoncement volontaire à un des plus grands bonheurs de ma vie te prouve mieux que je ne saurais te le dire combien je t’aime, mon pauvre adoré.

BnF, Mss, NAF 16378, f. 241
Transcription de Chantal Brière

a) « nazalle ».

Notes

[1Allusion au poème en deux chants du comédien comique Jacques-Charles Odry, intitulé « Les Gendarmes » (1820), dans lequel « six bons gendarmes » souffrant de « bons rhumes de cerveau » acceptèrent des bâtonnets de bois en guise de réglisse.

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