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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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8 avril 1873

Guernesey 8 avril [18]73, mardi matin, 9 h.

Cher adoré, je sais à quelle heure tu t’es levé mais là se bornenta mes renseignements car je ne t’ai pas vu et je ne sais pas si tu as passé une bonne nuit. J’en doute parce que tu t’es levé relativement tard. J’ai peur que notre petit malentendub d’hier soir n’en soit cause et j’en suis doublement triste, bien qu’innocente au fond ; car je dois le dire, mon grand bien-aimé, tu t’es absolument mépris sur mon attitude pendant le dîner, sur mes paroles et sur mes intonations. Je souffrais comme cela m’arrive trop souvent, mais je t’adorais comme toujours puisque c’est l’état habituel de mon cœur. Le seul tort que j’aie eu, tort que je me reproche puisqu’il t’a attristé un moment, c’est ma trop grande susceptibilité qui vient de mon trop grand amour pour toi. La pensée que tu n’es pas content de moi me trouble jusqu’au fond de l’âme et je ne sais plus ce que je fais ni ce que je dis. Quant à toi, mon divin bien-aimé, tu as été ce que tu es toujours pour moi quand tu vois que je souffre, adorablement bon, tendre et indulgent. Je t’en suis si reconnaissante que je voudrais te le prouver aujourd’hui même au prix de mon sang et de ma vie pour te donner une heure de vrai bonheur bien complet. Je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 95
Transcription de Maggy Lecomte assistée de Florence Naugrette

a) « borne ».
b) « mal entendu ».

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