Guernesey, 26 avril 1857, dimanche soir, 7 h. ½
Que de bonheur ajouté à ma vie depuis hier grâce à toi, mon adoré, qui me comble de dons inappréciablesa à tous les points de vue de l’amour et de l’art. Comment t’en remercier ? En t’aimant et en te bénissant de toute mon âme, ce que je fais à tous les instants de ma vie sans y être poussée par l’admiration et par la reconnaissance comme aujourd’hui. Je suis bien heureuse d’avoir pu faire un petit plaisir à ton bon Charlot en échange du procédé tout aimable qu’il a eu envers moi à travers toi. Quelle joie ce serait pour moi de pouvoir lui faire tous les jours ainsi qu’à toi et à tous les tiens une SURPRISE agréable. Malheureusement les éléments nécessaires pour cela me manquent et je ne sais y suppléer qu’en vous aimant encore davantage tous, ce qui n’est pas assez. Mon Victor vénéré, mon ineffable et sublime bien-aimé, je baise tes pieds avec amour et tes ailes avec adoration.
Juliette
BnF, Mss, NAF 16378, f. 69
Transcription de Chantal Brière
a) « inapréciables ».