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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 15 février 1857, dimanche soir, 7 h. ½

Que tu es bon, que tu es ineffablement bon, mon cher petit bien-aimé, de m’avoir donné presque tout ton après-midi aujourd’hui quand tu as tant d’autres manières d’employer ton temps plus agréablement. Je t’en suis bien reconnaissante, mon pauvre cher petit homme, ainsi que de la peine que tu prends pour réparer mes sottises [1] et pour me consoler. Je le sens avec tout mon cœur et avec toute mon âme et rien de ce que tu fais pour moi n’échappe à mon amour attentif et passionné. Je t’en remercie avec toutes les tendresses, tous les baisers et tous les sourires les plus doux que j’ai en moi. Du reste, qu’on puisse ou non tirer parti de ce pauvre verre brisé, je n’en auraia pas moins un charmant petit dessin de toi et le souvenir adorable des efforts que tu auras faitsb pour transformer ma hideuse maladresse en un monument ravissant de grâce et d’art. Merci, mon cher adoré, merci je t’aime, je t’aime, je t’aime.
Je suis très contente que ces braves petits Préveraud n’aient pas accepté l’invitation hebdomadaire que je leur avais faite puisque cela te paraît gênant : tout est donc pour le mieux et j’en suis très satisfaite moi-même. Je n’ai de joie qu’en toi, mon seul et unique bonheur.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 33
Transcription de Chantal Brière

a) « n’aurai ».
b) « fait ».

Notes

[1Dans la lettre du 14 février, Juliette évoque un « beau verre », sans doute un cadre, qu’elle a brisé et dont elle veut garder les morceaux.

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