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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 27 octobre [18]73, lundi matin, 8 h.

Où en es-tu de ta nuit, mon cher adoré ? J’espère que tu dors encore malgré mes petits va-et-vienta de la matinée. J’attendrai pour entrer chez toi que ta porte soit ouverte pour ne pas troubler ton repos ni ton éveil. Je pense à envoyer nos demoiselles, comme dit le citoyen Corbin, à Marie Tudor [1] ce soir, à moins que tu ne préfèresb un autre jour, ce qui est d’autant plus facile que la date du billet est en blanc. J’ai à te rappeler que tu dois aller chercher de l’argent à midi aujourd’hui. Pauvre ! Il faut que tu déjeunes à 11 heuresc précises, est-ce assez inutile et assez bête tout ce que je te dis là ? Je t’aime. Tout le reste n’est que le foin dont j’entoure ce mot précieux qui contient ma vie, mon cœur et mon âme. Je ne sais pas pourquoi, j’essaye tous les jours sans succès de l’accoler aux niaiseries du ménage. Je t’aime, contente-toi de cela si tu peux. Quant à moi, cela me suffit quant à présent dans cette vie et pour l’éternité dans l’autre. Je t’aime, je t’aime. Je vais aller voir si tu es réveillé par la fente de ta porte, au risque d’être indiscrète.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 303
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

a) « va-et-vien ».
b) « préfère ».
c) « heure ».

Notes

[1La pièce est reprise à la Porte-Saint-Martin depuis un mois.

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