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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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28 juin 1857

Guernesey, 28 juin 1857, dimanche après-midi, 3 h.

Tu as raison de te tenir éloigné de moi, mon pauvre bien-aimé, car rien n’est plus insupportable que ma triste personne dans ce moment-ci. Tous les efforts que je fais pour réagir contre l’hypocondrie noire qui m’envahita chaque jour davantage ne servent qu’à m’y enfoncer plus avant. Aussi j’y renonce et je me laisse aller tout de mon long. J’espère de cette façon en avoir plus tôt fini avec elle et reprendre cœur à la vie dès que ce sera passé. En attendant, je trouve que tu fais bien de me laisser cuver seule ma maussaderie maladive en m’épargnant le chagrin de ne pas être pour toi en apparence ce que je suis toujours au fond, c’est-à-dire une femme qui te vénère, qui t’admire et qui t’adore et dont tu es la joie, le bonheur et la vie. Te voilà, quel bonheur ! Je vais tâcher d’être si heureuse que tu ne t’apercevras pas que je souffre. Je n’ai pas eu besoin de faire une bien longue

7 h. ½

Je ne retrouve pas la fin de ma phrase mais je [termine  ?] par ce mot qui résume tout pour moi : je t’aime.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 115
Transcription de Frédéric Gillmann assisté de Florence Naugrette

a) « m’envahie ».

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