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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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17 juin 1857

Guernesey, 17 juin 1857, mercredi matin, 7 h. ¾

Bonjour, mon grand bien-aimé, bonjour, je t’aime et je mets la journée qui commence sous la protection de notre amour afin qu’elle soit heureuse, calme et sereine, quels quea soient d’ailleurs tous les petits tiraillements domestiques et de domestique qui me tracassent souvent outre patience. Et à ce sujet, je te prie, mon doux adoré, de ne pas t’inquiéter quand tu me vois un peu d’agitation et de mécontentement causés par la résistance bête et le grossier mauvais vouloir de ma servarde. Il est impossible que les nuages ne s’amoncellent pas de temps à temps dans mon petit intérieur et ne dégénèrent pas en un petit orage de poche. Le contact trop continuel et trop familier des maîtres avec leurs domestiques amèneb infailliblement le manque de respect et le mauvais service. J’en suis arrivée là plus que personne avec ma Suzarde grâce à ton système égalitaire, humanitaire et absurditaire. Les plus belles théories mises en pratique donnent en général les plus piteux résultats. Cette flèche barbelée lancée et incrustée en plein cœur de votre philanthropie séraphique, je me remets à vous aimer comme si de rien n’était et je vous souris avec tous mes bonheurs de ce soir et de demain, si Dieu et Grutc le permettent et je vous attends du haut de ma restitus matinale.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 109
Transcription de Frédéric Gillmann assisté de Florence Naugrette

a) « quelque ».
b) « amènent ».
c) « Grutte ».

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