Paris, 25 juin [18]77, lundi midi
En femme prudente que je suis, mon cher petit grand homme, je viens de déjeuner sans attendre personne afin de pouvoir aller en avant à la gare. Je ne peux malheureusement prendre la même précaution pour toi, aussi je crains que tu n’aies pas le temps de déjeuner ou que tu ne manques le train. Mais puisque te voilà, tout est bien et je vais prendre les devants sans inquiétude, laissant ma restitus inachevée.
5 h. ½ du soir
Enfin, c’est fini, le sort en est jeté, c’est à la France à se tirer de là maintenant [deux mots illisibles] pourra. Pauvre France !!! Heureusement que tu ne te décourages pas même dans les moments les plus terribles. Aussi je ne suis pas trop inquiète car je sais de quoi tu es capable. Mais c’est égal, le moment est dur. Je t’aime, je t’adore de tout mon cœur et de toute mon âme.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 170
Transcription de Guy Rosa