Paris, 8 juin [18]77, vendredi soir, 6 h.
Cher bien-aimé, jouis de la chaleur pendant que je déblatère contre elle. Ce sera le moyen de me la faire prendre en gré. En attendant, je fonds en eau comme aurait pu et dû le faire le fameux Médard dont c’est ordinairement la consigne.
Autre guitare, tu feras bien, mon cher petit homme, de ne pas renoncer à la garde de tes manuscrits par Louis avant d’être bien sûr que tu auras à l’occasion une sécurité plus grande que celle qu’il t’offre [1]. Quant à Berru, son dévouement ne peut pas être mis en doute, mais il y aurait peut-être une difficulté sérieuse à faire voyager toute seule ta malle sans être accompagnée jusqu’à destination. Penses-y, mon cher bien-aimé, et agis avec ta prudence habituelle. Tout ce que tu feras sera pour le mieux, même si tu refuses notre [fidèle ?] dévouement. L’essentiel est que tu sauves tes manuscrits du danger [quelques mots illisibles].
BnF, Mss, NAF 16398, f. 154
Transcription de Guy Rosa