Paris, 25 juillet [18]77, mercredi soir, 6 h.
C’est parce que tu es toujours bon, aimable et facile à vivre d’ordinaire malgré tes travaux incessants et surhumains, que je m’étonne et que je m’inquiète quand tu es autrement sans cause apparente du moins pour moi. Je ne suppose pas que ce soit le mal de Mariette qui te préoccupe et t’attriste à ce point si j’en juge d’après la tranquillité que te laissent mes fréquents et douloureux bobos. Ce n’est pas non plus, espérons-le, le mariage à nouveau de Mme de [Courtenne ?] ? Alors ce n’est rien que de la morosité pour la morosité, l’art pour l’art. Mais cet art-là a un méchant retentissement dans mon cœur et voilà pourquoi je le remarque et je m’en plains [1]. J’attends ton retour avec un surcroît d’impatience dans l’espoir que tu auras repris ta gaîté et que tu me souriras d’abondance de cœur et non banalement comme tout à l’heure, que tu trouveras pour moi quelques unes des tendres paroles que tu prodigues d’ordinaire à la pauvre Mariette.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 200
Transcription de Guy Rosa