Paris, 10 juillet [18]77, mardi matin, 10 h.
Tu as bien raison, mon grand petit homme, de vouloir nous garder deux jours libres par semaine dont nous pourrons faire ce que nous voudrons soit en tête-à-tête, soit avec adjonction à notre choix. Le mieux encore serait une villégiature de reconnaissance dans notre cher petit Guernesey où nous avons été dix-neuf ans si heureux !!!!! Il me semble que, si la situation avait une prompte et heureuse solution, cela ne serait pas impossible cette année. Me trompé-je ? Dans tous les cas il est bien permis de le désirer et d’espérer un bonheur. Si tu as regardé ton courrier de ce matin, tu as pu voir que le vicomte de Bornier est venu hier soir et qu’il t’a laissé un livre de lui et un d’Édouard Thierry. Dans le cas où tu n’y penserais plus, je vais aller te faire souvenir que tu dois avoir chez toi à deux heures et demie une réunion et une autre à quatre heures chez Emmanuel Arago, et te rappeler en même temps que je t’adore corps, cœur et âme.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 185
Transcription de Guy Rosa