Paris, 13 février 1880, vendredi matin, 8 h ½
J’espère, mon doux adoré, ne pas m’être trompée cette nuit en constatant à plusieurs reprises que tu dormais tranquillement. Cependant, comme il m’est arrivé trop de fois de prendre pour du bon sommeil ce qui n’était pour toi que de l’immobilité voulue, j’attendrai pour me réjouir vraiment que tu me confirmes toi-même que tu as bien dormi. Je ne sais pas si tu nous feras l’honneur et le plaisir de déjeuner avec nous ce matin mais je dois te dire, tout d’abord, qu’il n’y a pas de Sénat aujourd’hui ; l’ordre du jour est pour demain, samedi, séance publique à deux heures, etc., etc.
Mme Lockroy, ni les enfants, ne dîneront pas avec nous ce soir : tout le monde dîne chez M. Lockroy père [1]. Raison de plus, il me semble, pour que tu déjeunesa avec nous ? Sans compter le bien que cela te fait de vivre de la vie normale. Et puis nous pourrions faire une bonne petite promenade de deux heures pendant le soleil. Ça te va-t-il ? Tape-là et aimons-nous, aimons-nous, aimons-nous !!!
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16401, f. 44
Transcription de Blandine Bourdy et Claire Josselin
a) « déjeune ».