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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Jeudi, 8  ? h. ½

Le temps est bien sombre et bien menaçant. S’il pleuvait, je ne te verrais pas – Cette crainte m’attriste plus que je ne peux le dire, il n’y a pas de mots qui traduisent une douleur de l’âme.
Je suis mécontente de moi et de toi. Il me semble que nous n’avons pas été l’un pour l’autre ce que nous devrions être toujours, c’est-à-dire tendresa et indulgentsb. Nous avons gaspilléc ce matin un quart d’heure précieux à nous tirailler  ? dans tous les sens, au lieu de nous caresser, au lieu de nous aimer et de nous le dire. Nous sommes bien stupides ou bien malheureux. Pour moi, je crois que je suis les deux choses à la fois. Je suis fort triste. J’ai des idées bien noires qui se dissiperont, je l’espère, si tu viens. Si tu ne venais pas, je ne sais pas ce qu’elles deviendraient.
Et pourtant je t’aime au-delà de tout, de la vie dans ce monde et dans l’autre. Je t’aime mille fois plus que je n’ai de force.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16324, f. 166-167
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « tendre ».
b) « indulgent ».
c) « gaspiller ».

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