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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 > BnF, Mss, NAF 16324, f. 102-103

Mardi soir, 8 h. 10 m.

Mon pauvre cher bien-aimé, tu n’as fait que paraître et disparaître, et encore paraissais-tu accablé de fatigue et de préoccupation. Pauvre cher ami, je ne peux pas penser sans inquiétude et sans chagrin à la lourde tâche que tu as prise. Je crains que tu ne succombes dans cette longue lutte du présent et de l’avenir contre le passé. Si je pouvais t’aider à en supporter le poidsa, ce serait toujours cela de moins, mais je ne peux rien malheureusement, je ne peux que t’aimer et dans des circonstances comme celles-ci, ce n’est pas assez. Mon pauvre cher Victor, il n’y a pas un seul acte de dévouement de toi qui ne soit gravé dans mon cœur, pas une seule fatigue, pas une de tes nuits passées qui ne soient comptées et marquées avec de l’amour, des larmes et des baisers. Je voudrais bien être riche ou n’être pas accablée de dettes, non pas pour jouir de la richesse, ni même pour être à l’abri des persécutions, mais seulement pour t’empêcher de te sacrifier comme tu le fais toutes les nuits et bien souvent les jours. Au moins, tâchez de reposer celle-ci. Je t’en prie. Je t’aimerai tant.
Bonsoir, mille baisers.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16324, f. 102-103
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « poid ».

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