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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 4 juillet 1860, mercredi, 6 h. ¾ du m[atin]

Bonjour, mon tout bien-aimé, bonjour avec tout mon cœur et toute mon âme, bonjour. Tu n’as pas encore ouvert ta fenêtre ce qui me fait espérer que tu dors encore et d’un bon et doux sommeil malgré toutes les agitations de la journée d’hier [1]. Dors, mon adoré, et que la vie te sois bonne et souriante à ton réveil. Moi je vais tout à l’heure raccommoder ton bas et puis je le laverai ce matin pour que tu l’aies tout de suite. Je voudrais bien aussi que tu songes à acheter du papier et de l’encre et que tu me remettes à la copie. Je voudrais profiter des longs jours pour arriver presqu’ena même temps que toi au mot : FIN. Pour cela je n’ai plus de temps à perdre car la saison est déjà bien avancée. Aussi je te harcèle, mon pauvre bien-aimé, plus que de raison pour te faire penser à nous approvisionner de papier. Je ne crains pas d’être importunéeb parce que je sens que tu peux à un moment donné avoir besoin de ces trois outils de ta pensée : plume, papier, encre ; sans compter la grosse mouche de ton divin coche qui croit t’aider en faisant courir des pattes derrière tes manuscrits. Maintenant je finis tous mes bourdonnements, par le cri le plus profond de mon cœur : je t’aime.

BnF, Mss, NAF 16381, f. 174
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

a) « presque en ».
b) « importuné ».

Notes

[1La veille, le 3 juillet, Victor Hugo a appris la mort de Ribeyrolles.

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