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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 9 mars [18]70, mercredi matin, 7 h. ½

JE T’AIME ! Mon cœur est à jamais [niché ?] dans ce mot et ne s’en plaint pas, tant s’en faut. Je voudrais que cette typographie fût adoptée par vous comme elle l’est par moi. Malheureusement les duchesses sont de terribles variantes à ce premier texte et qui peuvent en changer tout à fait le sens. Mais je surveille vos ÉPREUVES pour les CORRIGER impitoyablement. Soyez tranquille, je ne te dis que ça, ta ! Comment la nuit ? La mienne couci-couça. Décidément je ne sais pas me servir des rhumes et je ferais bien d’y renoncer à l’avenir. Et puis quel temps ! Le froid continue de plus BELLE, c’est dégoûtant. Heureusement que je vais me réchauffer tout à l’heure avec l’article de ton cher petit Victor [1]. C’est une lecture chaude et saine qui vous émeut les SENTIMENTS, comme dit Suzanne, quand elle vient de manger une assiettée de bonne soupe bouillante. Je vais dévorer ton fils et toi aussi si tu bouges.

BnF, Mss, NAF 16391, f. 69
Transcription de Jean-Christophe Héricher assisté de Florence Naugrette

Notes

[1François-Victor Hugo, dans Le Rappel du 1er mars 1870, publie un article intitulé « Révolution et Réaction » dénonçant le parjure de Louis-Bonaparte depuis le 28 février 1848, où il avait déclaré, rentrant en France, se mettre au service la république. Il y décrit la France comme un état policier infesté de mouchards, et dénonce les écarts sociaux creusés depuis la Seconde république, ainsi que la faillite du Second Empire à éradiquer la misère.

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