Paris, 16 septembre [18]77, dimanche matin, 11 h.
Cher bien-aimé, puisque tu as passé une bonne nuit, puisque tu te portes bien, puisque tu es content de toi et puisque tu m’aimes, je n’ai rien à désirer de plus et je remercie Dieu. J’ai reçu avis d’un M. [Frozier ? Prozier ?] que sa femme m’envoie plusieurs fardeaux de raisin de Montauban destinés d’une part à Léon Cladel, avec prière de les lui faire parvenir à Sèvres, et à d’autres dont les noms sont illisibles. Le tout, dit l’étrange missive, vous arrivera franc de port, c’est bien le moins, mais ce monsieur aurait mieux fait de faire faire ses commissions par un autre que par moi qui ne le connais ni des lèvres ni des dents. Quant au journal Le Soir qu’on t’a envoyé hier, de la part de Maxime Du Camp très probablement, avec un article de lui sur la Commune et sur l’assassinata des otages avec ce mot final à ton adresse : Ceux qui réclament l’amnistie ont l’âme étrangement faite [1] : Attrapé ! ça t’apprendra à avoir le cœur aussi grand que ton génie, c’est bien fait et je t’adore. Ah ! mais !!!
BnF, Mss, NAF 16398, f. 252
Transcription de Guy Rosa
a) « l’assinat ».