Guernesey, 30 juin 1868, mardi, 6 h. ¾ du matin
Bonjour, mon grand bien-aimé, bonjour. Joie et délire si tu as passé une aussi bonne nuit que moi. Quand donc recommencerons-nous la collation [1] ??? Le moment de partir approche [2] et je tremble de ne pas savoir la suite de ce prodigieux livre avant de me mettre en route. Est-ce qu’il est impossible de faire marcher de front la copie et la collation ? Il est vrai que la pauvre petite Mme Chenay n’est pas bien robuste et d’ailleurs, elle a encore beaucoup d’autres choses à faire pour toi tous les jours. Malgré la surexcitation de ma curiosité, je comprends que tu ne la surchargesa pas davantage. Peut-être pourrais-tu essayer un peu de mes services, ce dont je serais encore plus heureuse que fière. En attendant, je te baise sur le front de petit Georges et je t’adore de toute mon âme.
BnF, Mss, NAF 16389, f. 181
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
a) « tu ne la surcharge ».