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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 20 février [18]68, jeudi matin, 7 h. ½

Cher adoré bien-aimé, je suppose que, comme moi, tu as passé une bonne nuit et j’en suis bien heureuse. Je regrette pourtant de ne m’être pas levée assez tôt pour te voir arborer ta serviette. Pour me consoler, je viens de regarder au grand jour la photographie qui te représente avec tous tes petits enfants [1]. C’est très empoignant et très touchant de voir rangés autour de toi tous ces pauvres petits êtres comme dans un port. Le contraste de leur misère innocente et de ta bonté sublime fait venir les larmes aux yeux. N’en déplaise à Kesler, cette photographie est très désirée et cause une grande rumeur dans l’île. Hier, une dame inconnue a demandé à Suzanne où cette photographie se vendait. Robin le boulanger attend avec impatience qu’elle paraisse pour l’acheter, pour lui, d’abord, et pour des personnes de la campagne qui lui ont donné commission d’acheter la photographie DU PÈRE DE FAMILLE DE HAUTEVILLE. Les femmes du marché la désignenta aussi sous ce nom. Enfin c’est avec émotion et avec vénération qu’on parle de cette image destinée à un grand succès. Moi, je t’adore et je te bénis.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 51
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
[Souchon]

a) « la désigne ».

Notes

[1Falkland est venu photographier Victor Hugo et les quarante-trois enfants pauvres le 10 février 1868 dans le jardin de Hauteville House.

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