25 mai [1839], samedi matin 11 h. ½
Bonjour, mon cher petit homme adoré, bonjour, mon Toto chéri. Comment vas-tu ce matin, mon amour ? Il serait bien imprudent à toi de laisser à lui-même ce petit mal d’entrailles que tu as ressenti hier. Je pensais que tu viendrais ce matin te faire soigner par ta [pauvre vieille Nunu ?] mais vous aimeriez mieux mourir que de me donner le plaisir de vous guérir. Taisez-vous, vieux bêtaa. Je vous écris sur du petit papier MIGNON parce que mon quartier n’en produit pas d’autre. Il faudra que nous en achetions ensemble de celui qui vous sert et que vous aimez. J’attendrai que j’en aie pour copier mes chers petits vers que vous m’avez donnés hier. À moins que vous ne les vouliez tout de suite. Quel temps, quel temps, il fait un froid de loup. J’ai mal à la gorge, je suis enrhumée et je grelotte mais ma cheminée reste hermétiquement fermée. Il ne sera pas dit que mon entêtement [illis.] et proverbial ait eu le [dessous ?] dans cette refroidissante [illis.]. Jour, mon Toto. Je vous aime, mon chéri, et c’est à cause de mon amour que j’aurais voulu vous adjoindre un collaborateur, nommé Négassek [1] qui aurait fait son petit travail sans que vous ayez à vous en occuper et qui vous aurait [illis.] comme [illis.] Toto c’est bien [vrai ?].
Juliette
BnF, Mss, NAF 16338, f. 201-202
Transcription de Madeleine Liszewski assistée de Florence Naugrette
a) « bétat ».