Villequier [1], 18 septembre [18]79, jeudi matin, 10 h.
Je regrette, mon grand bien-aimé, que tu n’aies pas vu le spectacle de tout à l’heure qui était vraiment très beau et très curieux [2]. Il est vrai, aussi, que tu as dans ton génie des mascarets encore plus beaux et plus sublimes que celui-là et que tu regardesa sans te déranger.
Le temps est admirable ce matin c’est dommage qu’il n’y ait pas quelque excursion intéressante à faire aujourd’hui. Ce n’est pas qu’il manque rien à ma joie dans cette douce, aimable et hospitalière maison, au contraire, et ce que j’en dis n’est que manière de parler et pour avoir l’air de désirer quelque chose, n’importe quoi. C’est bêtement naturel, voilà ma seule raison et ma seule excuse.
Nous gardons décidément tous les chers Paul Meurice jusqu’à samedi ce qui comble de joie tout le monde. Nous ne nous séparerons de ces chers amis qu’à Yvetotb et pas pour longtemps, je l’espère. Je vais écrire de nouveau à Lesclide pour les invitations de dimanche prochain. Je pense qu’il recevra ma lettre à temps pour les faire utilement. J’espère aussi trouver la maison en ordre. Mais ce que je désire par-dessus tout c’est que tu trouves au débotté de bonnes nouvelles de tes chers petits [3] avec l’espoir de les revoir bientôt. Aime-moi je t’adore.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16400, f. 222
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette
a) « regarde ».
b) « Ivetôt ».