Paris, 19 mai 1881, jeudi matin, 11 h. ¾
Cher bien-aimé, je veux te porter mon gribouillis en même temps que mon bonjour et depuis ce matin que je trime pour cela, j’arrive tout de même en retard. Mais, peu importe, comme dit le bonhomme Marquand, le retard de la restitus si le cœur est en avance.
Je te porterai les épreuves de ton livre [1] venues hier soir après que nous étions rentrés dans nos chambres. Je ne crois pas qu’il y ait Sénat aujourd’hui. Je vais m’en assurer séance tenante ; dans tous les cas, et malgré la variation du temps, tu pourras y aller sans danger si le cœur t’en dit car il fait chaud.
Je n’ai pas trouvé le moment hier pour te dire la combinaison que Mme Lockroy m’offrait à l’occasion de ma fête, pour y prendre part, ce qui ne pourrait être que demain, vendredi, parce qu’elle est attendue à Rouen avec ses enfants samedi, d’où elle ne reviendra que lundi. Touta aimable que soit son désir d’assister à mon humble fête [2], je crains que cela n’empêche Meurice et Vacquerie de me faire le même honneur, ce qui serait bien maussade. Après cela, pourvu que j’aie ta chère petite lettre, je tiens tout le monde quitte envers moi.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16402, f. 107
Transcription de Caroline Lucas assistée de Florence Naugrette
a) « Toute ».