Paris, 3 oct[obre] [18]79, vendredi matin, 8 h.
Cher bien-aimé, que toute la gloire et que tout le bonheur soienta avec toi et avec mon amour. Je te souris et je te bénis. J’espère que tu auras de bonnes nouvelles de tes chers petits nomades aujourd’hui [1].
En attendant il fait un temps de mois d’août ce matin, ce qui t’engagera, je l’espère, à faire encore tantôt la promenade d’une heure au soleil après notre déjeuner. Cela t’a si bien réussi hier que je souhaite que tu en prennes l’habitude au moins pendant l’absence du Sénat [2].
Jusqu’à présent il n’est pas venu de lettre mais je ne le regrette pas parce que c’est autant d’ennui de moins pour toi. Ce soir nous aurons tabléeb complètec. Et quels convives ! L’esprit et le cœur, et la jeunesse et le charme des yeux et par-dessus tout cela l’amitié et le dévouement incomparable et sublime de tes fiers amis Vaquerie et Meurice. Je les admire et je les vénère et je les bénis autant que je t’adore.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16400, f. 235
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette
a) « soit ».
b) « tabblée ».
c) « complette ».