20 août [1836], samedi matin, 11 h. ½
Mon cher petit homme tu as été souffrant cette nuit. Je me reproche de ne l’avoir pas deviné et de ne m’être pas levée pour te couvrir. Une autre fois mon pauvre petit Toto il ne faudra pas faire la même bêtise et me demander tout bonnement ce dont tu as besoin.
J’ai un grand mal de tête ce matin. Je ne sais à quoi attribuer cette fréquence de bobos de toutes sortes qui affluent vers moi, ce qui ne m’empêche pas d’engraisser au contraire, et ce qui rend la chose tout à fait absurde et monstrueuse.
Pauvre petit homme vous êtes toujours occupé de moi. Je ne m’en plaindrais pas si cette pensée n’avait pas pour résultat de vous fatiguer excessivement et de me faire prendre en ennuia et en impatience. Je ne veux pas surcharger encore le fardeau cette fois-ci et je renonce au mantelet bleu comme j’ai déjà renoncé au noir [1]. Trop heureuse si cela te donne un moment de répit, et te fait m’aimer le temps où tu te reposeras. Je t’aime mon cher ange, je t’aime va. Il y a bien des choses bonnes et douces pour toi dans le fond de mon cœur et bien des baisers sur mes lèvres.
J.
BnF, Mss, NAF 16327, f. 256-257
Transcription de Nicole Savy
a) « ennuie ».