Guernesey, 24 décembre [18]63, jeudi matin, 8 h. ½
Rebonjour, mon ineffable bien-aimé, et si tu m’offres une bonne nuit j’en ai autant à te rendre car j’ai dormi comme une bûche toute la nuit. J’espère que tu en auras fait autant de ton côté et que tu te portes comme un charme ce matin. On dirait que le bon Dieu veut être de ta douce petite fête des pauvres enfants [1] et leur sourire sur le seuil de ton petit paradis de gâteaux, de joujoux, d’oranges, de fleurs et de lumières. Cette collaboration du divin avec le sublime ne peut pas nuire au bonheur de ces chers petits misérables si sévèrement traités déjà par la providence et par la société. Je regrette de ne pas pouvoir assister à leur joie mais je me suis faita une loi de réserve et de discrétion qu’il m’est impossible d’oublier, même dans les conditions comme celles-ci, moi seule en suis privée et c’est pour cela que j’y persiste. [Manquent les pages 3 et 4].
BnF, Mss, NAF 16384, f. 291
Transcription de Gérard Pouchain
a) « faite ».