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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Jersey, 21 février 1855, mercredi après-midi, 2 h.

Cher petit homme, voici encore une journée bien sombre et bien froide au dehors, mais pleine de rayons et d’amour dans mon cœur. Je t’espère, je t’attends comme si la grandeur de mon désir était une attraction assez forte pour t’arracher plus tôt à tes sublimes occupations. Je me résignerais peut-être avec plus de patience à ne te voir qu’à tes heures si j’étais sûre que tu ne manques de rien, que tu as un bon feu et que tu ne souffres pas. Mais, avec la crainte du contraire, je suis très découragée et chaque minute me paraît un siècle. Cependant je ne veux pas te faire une obsession de ma sollicitude. Pour cela, je vais me mettre à COPIRE à plume abattue. C’est ma panacée, MA COPIRE. Avec elle, je combats tous les ennuis de mon âme et je donne le change à tous mes autres maux. Aussi je ne demande que vers et bosses sans compter celle du farouche Guérin. Maintenant, mon cher petit homme, que je vous ai payé mon tribut de billevesées et d’inepties, permettez-moi d’y ajouter le fond et le tréfondsa de mon cœur avec toute mon âme par-dessus le marché.

Juliette

BNF, Mss, NAF 16376, f. 80-81
Transcription de Magali Vaugier assistée de Guy Rosa

a) « tréfond ».

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