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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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8 avril 1862

Guernesey, 8 avril 1862, mardi matin, 8 h.

Bonjour, mon ineffable grand bien-aimé, bonjour, je t’aime, je te bénis et je serais tout à fait heureuse si j’étais sûre que ton rhume ne persiste pas et que tu as passé une très bonne nuit. Malheureusement j’ai encore trois grandes heures, au moins, avant que tu puisses venir baigner tes yeux adorés et les faire baiser par moi, c’est bien long pour mon impatience. Enfin j’espère que la nuit aura mis ordre à ton rhume et qu’il n’en sera plus du tout question tantôt. D’après le temps de ce matin je ne pense pas que nous puissions sortir tantôt. Je regrette même que nous l’ayons fait hier car il faisait beaucoup de brouillard et c’est probablement ce qui t’aura enrhumé. Que le diable emporte Corbin et ses prescriptions. Ce brave homme ne se doute pas que je suis de la nature des chevaux de mon pays qui ne se conduisent jamais mieux que lorsqu’on leur laisse la bride sur le cou. Ma santé livrée à elle-même n’est jamais [meilleure  ?], au contraire, que lorsqu’on prétend la diriger, c’est-à-dire la TYRANNISER. A bas la Tyrannie ! et vive l’amour ! Mont-Joie, Toto et ralliez-vous à mon panache Juju ! A propos de panache (ne pas lire Ganache) MES ARBRES DE MON JARDIN ont arboré le leur qui est tout blanc, ce qui leur donne un air de vert-galant tout à fait de circonstance et qui fait que je vous adore encore plus.

BnF, Mss, NAF 16383, f. 87
Transcription d’Isabelle Korda assistée de Florence Naugrette

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