Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1861 > Février > 9

Guernesey, 9 février 1861, samedi, 8 h. ½ du matin

Bonjour, mon cher petit homme, bonjour. Je t’aime. Je suis impatiente de savoir comment tu as passé cette nuit, meilleure que l’avant-dernière, je l’espère, mais je voudrais en être sûre pour m’en réjouir à mon aise. Jusque là, je n’ose pas trop me livrer à une joie anticipée que ta santé ne justifierait pas entièrement et je regretterais d’autant plus le sacrifice de ma dernière heure, hier au soir, si tu ne l’as pas mise à profit. Dans ce cas là, mon adoré, je te prierais de me la rendre (cette heure) car je t’avoue qu’elle m’a bien manqué hier et que, loin d’en avoir mieux dormi, j’ai été contrariée, fort agitée, pendant la première partie de la nuit. Mais, tout cela n’est rien si tu n’as fait qu’un seul somme et si tes douleurs de gorge sont dissipées car il faudra bien que cela finisse par là quelle que soit leur ténacité taquine.
Je ne sais pas ce que sera le temps tantôt mais pour ce matin il est sombre, froid et ventard. Mais d’ici à midi ou une heure, il peut changer encore et te donner quelques rayons de soleil pour ta promenade. De mon côté, je serai prête à t’accompagner quelque temps qu’il fasse. Pour cela, il faut que je me dépêche afin de ne pas manquer l’occasion d’être avec toi quelques instants de plus. Mon cher petit homme, je vous aime et je vous baise depuis tout jusqu’à tout.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16382, f. 38
Transcription de Sophie Gondolle assistée de Florence Naugrette

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne