Paris, 4 juillet 1882, mardi matin, 8 h.
Toute mal en point que je sois encore ce matin, mon grand adoré, je veux te sourire et te bénir de toutes les forces de mon cœur et de mon âme. La journée s’annonce très chaude déjà ; que sera-ce donc à midi ? Heureusement que tu ne crains pas la chaleur, au contraire, Aussi pas d’inquiétude de ce côté-là. Autre guitare, il va falloir s’occuper de la fête du 14 juillet et voir dans quel état sont les drapeaux qu’on a remisés depuis un an rue de Clichy. Je crains qu’ils ne soient dévorés par les vers jusqu’à ne plus pouvoir servir cette année. Quanta aux lanternes, il faudra remplacer celles qui ont été brûlées. J’enverrai probablement Virginie aujourd’hui à la recherche de toutes ces choses pour ne pas nous trouver pris de trop court le moment venu. De ton côté, mon cher grand homme, tu feras bien de te préparer à tout événement, soit que tu acceptes soit que tu refuses le banquet [1]. Dans tous les cas il faut que tu m’aimes de tout ton cher grand cœur.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16403, f. 127
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette