Guernesey, 27 fév[rier] [18]63, vendredi, midi ½
J’avais envie de vous supprimer la restitus aujourd’hui pour vous apprendre à avoir fait un accueil si froid à celle d’hier, mais j’ai reconnu que ce procédé ne punirait que moi seule. C’est pourquoi je lâche les entraves de mes pattes de mouches en leur recommandant de vous piétiner sur le nez toutes sortes de camouflets et de baisers pour vous taquiner et pour vous faire enrager, telle est ma tendresse. Bisqueza, c’est bien fait, ça vous apprendra à fourrer mon pauvre gribouillis dans votre poche sans même l’avoir regardé et comme vous auriez fait de votre vieux mouchoir. Je viens d’avoir la visite d’un quêteur qui sortait de chez mes voisines lesquelles (entre parenthèse) paraissaient lui faire un accueil empressé. Ce quêteur quêtaitb [une ligne illisible] et je n’ai pas cru devoir le refuser. Je lui ai même donné plus que je n’aurais voulu ma monnaie s’étant trouvée comme cela. Je lui ai donc lâché 2 f. et mon nom qu’il m’a demandé, ce qui me fait craindre une publicité MARQUANDE [1] à laquelle je n’aspire pas. Enfin tout cela n’est pas énorme et je m’en consolerais si j’étais sûre que vous [illis.].
BnF, Mss, NAF, 16384, f. 53-54
Transcription de Chantal Brière
a) « Bisquer ».
b) « quettait ».