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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 16 avril [18]72, mardi matin

Mon cher adoré, je ne sais par quel prodige surhumain tu peux être de jour en jour meilleur, plus grand, plus généreux et plus sublime, témoin ta lettre sur Alexandre Dumas que je viens de lire imprimée dans Le Rappel avec une émotion indicible et aussi grande que lorsque tu nous l’as lue hier soir [1]. Les mots me manquent pour te dire mon admiration mais je t’adore et je te bénis. Je crains que tu n’aies pas eu une bonne nuit, mon pauvre bien-aimé, à cause des complications irritantes qui surgissent autour de toi à chaque instant. Je te supplie, mon bien-aimé, de ne rien brusquer et d’attendre tant que tu pourras plutôt que de risquer de te faire mal en prenant de haute lutte un parti dont tu souffrirais plus tard plus encore que maintenant. Je te fais là une recommandation bien inutile, à coup sûr, à toi qui a la patience angélique et la sublime bonté, mais je suis si préoccupée de la pensée que tu souffres et que tu peux souffrir encore davantage me fait rabâcher du matin au soir [2].

BnF, Mss, NAF 16393, f. 104
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1Cette lettre, adressée à Dumas fils et publiée dans Le Rappel du 17 avril, le sera également dans Actes et Paroles III Depuis l’exil (II, 6, « Funérailles d’Alexandre Dumas », vol. « Politique », p. 843).

[2La syntaxe de la phrase boite mais sa transcription n’est pas douteuse.

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