[Paris], 14 juin [18]78, vendredi matin
Comment as-tu passé la nuit, mon cher petit grand homme ? Ta pauvre Mariette n’a pas su me le dire avec certitude aussi est-ce à toi que je le demande. Mais en attendant ta réponse qui me satisfera, je l’espère, je t’aime de toute mon âme et à cœur que veux-tu ? Du côté du temps pas la moindre chance ; on se croirait dans un des jours d’hiver le plus humide et le plus maussade. La partie chez Doyen [1] s’en ressentira forcément du côté champêtre mais pour moi, peu importe, comme dirait le plus spirituel des Guernesiais (Marquand) pourvu que je sois avec toi, que tu me souriesa et que tu m’aimes, je suis joyeuse et heureuse et je te bénis et je remercie Dieu. Tu as un grand stock de lettres qui attendent depuis deux jours que tu les lises sans compter celles d’aujourd’hui. Je te plains !!! et je t’adore encore plus.
BnF, Mss, NAF, 16399, f. 157
Transcription de Chantal Brière
a) « sourie ».