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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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6 juin 1878

Paris, 6 juin [18]78, jeudi midi

Cher grand et sublime justicier, ta lettre à Dupanloup est d’un effet formidable et écrasant [1]. Impossible d’être plus puissamment dédaigneux, plus sereinement honnête et plus souverainement terrible et plus délibérément sublime que cette lettre altière et laconique. Cher adoré, je n’ai pas l’art de parler et d’écrire comme le veut la grammaire mais mon cœur, comme mon âme, savent t’admirer et t’adorer dans ton œuvre et dans ta personne avec une perfection que personne sur la terre ni au ciel ne peut dépasser. Cette syntaxe vaut bien l’autre n’est-ce pas ? Le bon Boulet qui m’a coiffée ce matin est dans un enthousiasme délirant et tous ceux qui lisent Le Rappel [2] en attendant leur tour de barbe chez lui le sont encore plus à ce qu’il dit. Ce que je n’ai pas de peine à croire à en juger d’après moi qui ne t’ai jamais plus admiré et plus adoré qu’en ce moment-ci. Sois béni.

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 149
Transcription de Chantal Brière
[Blewer]

Notes

[1Le 3 juin Le Rappel publie une réponse de Hugo à une lettre que lui avait adressée Dupanloup à la suite du centenaire de Voltaire.

[2Quotidien fondé en mai 1869 par Victor Hugo, ses fils, Auguste Vacquerie, Paul Meurice et Henri Rochefort.

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