Paris, 30 avril [18]78, mardi soir, 3 h.
Je devrais me dispenser d’écrire dans la disposition d’esprit et de cœur où je suis en ce moment, ne fût-cea que pour t’épargner l’envie de me lire. Dieu sait que si je ne le fais pas c’est par lâcheté et pour n’avoir pas à t’expliquer ce soir au moment où la fatigue de la journée est à son comble pour moi l’absence de cette malheureuse restitus. Après avoir attendu les cartes promises pour l’ouverture de l’exposition [1] qui tardaient à venir, elles affluent maintenant, même pour moi qui ai reçu deux entrées à mon nom. Il n’est guère probable que j’use ni des unes ni des autres, on est encore à temps pour en faire don à des personnes désireuses de voir cette cérémonie d’ouverture. Il y a beaucoup de lettres dont tu devrais prendre connaissance le plus tôt possible. Il y en a une de Mme Retoux très pressante et dont elle viendra chercher la réponse jeudi soir. Demain, 1er mai, tu auras à ajouter à la recette du jour les gages des deux servantes.
7 heures du soir
Je suis une pauvre bête qui t’adore comme un ange.
BnF, Mss, NAF, 16399, f. 116
Transcription de Chantal Brière
a) « fusse ».