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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 5 février [18]78, mardi soir, 5 h. ½

Tu as pris provisiona de poudre d’escampette, mon cher bien-aimé, et je trouve que tu as bien fait. Cela vaut mieux que de s’esquinter à domicile comme tu le fais depuis trop longtemps. Pendant ce temps-là Lesclide achève de copier ce qui reste de ton premier manuscrit ou de tes premières notes de l’Histoire d’un crime. J’espère que tu touches enfin au mot FIN de cette œuvre formidable autant que redoutable pour les malfaiteurs qui y ont participé que pour ceux qui oseraient tenter de la recommencer. J’ai hâte avec tout le monde, et plus que tout le monde, de lire ce livre historique entre tous. [Bochet ?] vient d’apporter le n° du Journal des débats où il est question de toi mais que je n’aurai évidemment pas le temps de lire ce soir car les coups de sonnettes succèdent aux coups de sonnettes et les livres, les brochures et les lettres s’amoncellent de minute en minute à ne plus savoir où donner de la tête, sans compter les déclarations d’amour qui tombent drues comme grêle en mars. En finb de compte je suis abasourdie, abrutie, ahurie et je ne sais plus où j’en AI. Je t’aime, c’est tout ce qui surnage en moi.

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 33
Transcription de Chantal Brière
[Souchon]

a) « provition ».
b) « Enfin ».

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