Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1868 > Janvier > 24

Guernesey, 24 janvier [18]68, vendredi matin, 8 h. 10 m.

Je ne t’ai pas vu, mon grand bien-aimé, mais je sais que tu viens de te lever par la présence de ta serviette. Voilà une demi-heurea que je guettais ton apparition et je l’ai manquée comme une bête que je suis. Et puis trop de chance au jeu pour en avoir pour le cœur. J’espère qu’elle tournera ce soir en sens contraire. En attendant, je voudrais savoir si tu as bien dormi et si tu m’aimes. Quant à moi, j’ai de bonnes réponses à faire à ces deux questions : je t’adore et j’ai dormi comme un noir. Êtes-vous content, môsieur ? N’oublie pas, mon cher adoré, de remercier pour moi ton fils Victor de son charmant cadeau [1] et d’embrasser pour moi encore les quatre joues du roi petit Georges. Je serai bien heureuse le jour où ta pauvre chère femme ira tout à fait bien. Je regrette de ne pouvoir me dévouer à sa santé autrement que par le cœur mais c’est avec ce qu’il a de plus sincère et de plus tendre que je le fais. J’espère que tu en auras bientôt des nouvelles plus satisfaisantes que celles que M. Vacquerie t’a données hier. De ton côté, tu fais bien d’insister pour que ton adorable malade choisisse le parti qu’elle croira le plus utile et le plus agréable à sa guérison quel qu’il soit et tout de suite. L’essentiel est qu’elle guérisse et qu’elle soit heureuse n’importe comment.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 23
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « une demie heure ».

Notes

[1François-Victor a envoyé un almanach à Juliette Drouet.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne