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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 8 octobre 1856, mercredi après-midi, 1 h.

J’aurais mauvaise grâce, mon bien-aimé, à me plaindre de ma solitude aujourd’hui puisque je dois passer la soirée avec toi. Cependant, la pensée que je ne te verrai pas de la journée diminue de beaucoup la dose de gaieté et de bonheur sur laquelle je comptais. Je ne t’en fais pas un reproche, mon trop affairé petit homme, mais j’en suis triste malgré moi.
Mlle Le Boutillier vient de me demander si tu t’es arrangé définitivement avec un de tes aspirants jardiniers. Dans le cas contraire, elle m’indique celui de M. Le [illis.] qu’on dit très habile dans son état, très consciencieux et très actif. Voilà beaucoup de superlatifs les uns sur les autres, n’est-ce pas ? Quant à moi, je n’ose pas te conseiller un choix, je me borne seulement à te les indiquer au fur à mesure que l’occasion se présente. Je ne demanderais pas mieux, mon cher petit homme, que d’aller m’asseoir dans mon nouveau logis, n’était le manque absolu de CHAISES, sans compter l’absence complète de tables. Tout cela pourrait bien me forcer à rester jusqu’au 12 décembre et au-delà si le HASARD ne vient pas à mon secours. En attendant, vous écrêmeza tous les bric-à-bracs et vous arrêtez au passage tout ce qui vaut la peine. Il ne reste aux autres que des épluchures, ce qui ne les fait pas rire. Regardez-moi et voyez si je vous trouve drôle.

Juju

Bnf, Mss, NAF 16377, f. 247
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

a) « écrêmer ».

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