Paris, 27 août [18]77, lundi matin, 7 h. ½
Tu dors encore, je l’espère, mon cher petit homme, et moi, qui n’ai pas dormi du tout, je vais me mettre au bain pour réparer ma mauvaise nuit. Je n’ai encore aucune nouvelle de Petite Jeanne ni de madame Chenay qui m’a paru hier soir en très bon état malgré sa traversée un peu laborieuse. Naturellement notre lundi se trouve un peu disloqué par l’indisposition de Jeanne et par l’arrivée de ta petite belle-sœur [1]. Mais là n’est pas la question. Pourvu que tu trouves moyen de satisfaire ta passion du travail que Petite Jeanne aille bien et que tout le monde soit heureux autour de toi, je saurai biena y trouver mon bonheur et ma santé aussi. Je me hâte de te bâcler ma restitus pour ne pas laisser refroidir mon bain. Je t’aime, je te souris, je t’adore, je te baise dix, cent, mille [2] comme au bon jeune temps.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 233
Transcription de Guy Rosa
a) Le mot est répété dans le manuscrit.