6 février [1839], mercredi après-midi, 1 h.
Bonjour, mon cher petit bien aimé, bonjour mon adoré. Je suis furieuse après [les ?] Joly : cette pauvre Mlle François n’a pas encore pu [les ?] rencontrer. Elle y retourne à 3h tantôt. En attendant, moi, je fais du mauvais sang et je ne vois pas comment je ferai ce soir si François ne m’apporte pas d’argent pour renvoyer cette fille. Il faudra alors, mon cher adoré, que tu viennes à mon secours. J’ai vu ce matin une bonne qui venait de la part de Mme Lanvin, mais sauf les renseignements elle ne me plaît pas beaucoup parce qu’elle est du pays de la célèbre Grisi n° 2 que j’ai eu rue des Tournelles [1] et qu’elle insiste beaucoup pour le VIN et 300 francs de gages, ce qui augmenteraita ma dépense de 55 francs par an. Enfin, nous verrons à nous entendre et surtout à nous informer des antécédentsb de cette fille. Voici la cousine de Mme Pierceau, c’est toujours cela en attendant mieux. Je suis malade ce matin. J’ai mal à la tête et autre part encore. Il paraît que votre pièce a fait fureur, mon Toto [2]. C’est tout simple et je ne m’en étonne pas. Bonjour, toi, je vous aime. Je vais avoir à piocher tantôt et je suis cependant bien souffrante. Je vais penser à vous pour me donner du courage et de la force. Je t’aime, mon Toto adoré. Je vous aime, mon Victor.
Juliette
BnF, Mss, NAF 16337, f. 131-132
Transcription de Madeleine Liszewski assistée de Florence Naugrette
a) « augmenterais ».
b) « antécédens ».