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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 19 septembre 1857, samedi soir, 8 h.

Quoique bien souffrante et bien fatiguée, mon cher bien-aimé, je ne veux pas quitter ce petit corps de logis où nous nous sommes aimés sans lui dire un adieu reconnaissant pour tout le bonheur qu’il a abrité pendant l’année que je l’ai habité. J’espère être aussi heureuse là-haut, dans mes splendeurs que je l’ai été ici-bas dans mon dénuement désordonné. Ma tristesse d’aujourd’hui était plutôt de l’énervement que du chagrin. Je t’en demande pardon, mon pauvre grand adoré, si tu as pu t’y méprendre et croire un seul instant que tu étais pour quelque chose dans mon impatience. Bien loin de te rien reprocher de mes ennuis de circonstance je t’admire dans ton ineffable bonté et je te bénis du fond de mon cœur pour toute la peine que tu te donnes pour me faire BELLE. C’était difficile mais de quoi n’es-tu pas capable quand tu veux ? Je crois sans fausse modestie de bibeloteuse que tu y as réussi et je t’en remercie de toute mon âme qui t’adore et qui ne demande pas mieux que d’être bienheureuse dans le nouveau petit paradis que tu viens de lui faire.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 181
Transcription de Chantal Brière

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