Guernesey, 25 février 1856, lundi matin, 10 h.
Bonjour, mon cher petit homme, bonjour, je vous aime et vous ? Je vais me dépêcher de faire mes affaires pour commencer à COPIRE aujourd’hui et profiter en même temps de votre présence si vous venez de bonne heure. Je suis bien fâchée que ton travail t’empêche de répondre à Mme B. [1] laquelle, évidemment, doit m’attribuer tout le tort de cette négligence apparente. Malheureusement, je ne peux pas te suppléer, sans cela je t’aurais épargné le plaisir de lui écrire cette fois puisque tu n’en asa pas le temps. Mais, ne L’AVANT PASb, votre style, je suis bien forcée d’être la complice involontaire de votre impolitesse. Après cela, je n’en suis pas autrement malheureuse, je vous prie de le croire. Je ne vous demande pas non plus comment s’est achevé votre solennité anniversaire [2] après les speach mâles, les papoteries féminines, après la fumée de tabac, le musc, après les imprécations à Boustrapa, les bouquets à Chloris [3], après la blague oratoire de Cicéron Kesler et les petits VERRES d’Homère Cahaigne, les douceurs et les fadaises des citoyens Hugo père et fils aux dames Duverdières, tout cela dans le même programme et à la même date 24 février !!! Quant à moi j’ai passé [sous ?] cette date glorieuse en compagnie de Mme Florence et je n’en suis pas plus fière mais je vous en ai regretté davantage, telle est ma foi.
Juliette
BnF, Mss, NAF 16377, f. 70
Transcription de Sophie Gondolle assistée de Chantal Brière
a) « n’as ».
b) Il faut lire un jeu de mots plutôt qu’une faute de syntaxe.