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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 12 février 1856, mardi matin, 10 h.

Bonjour, mon cher petit homme, bonjour, beau jour au ciel, dans votre cœur et partout. Il y a bien longtemps déjà que j’ai commencé ma journée par vous aimer et que je n’ai pas besoin d’être sorcière pour savoir d’avance comment je la finirai. Quant à vous, mon cher petit homme, vous avez tant de chiens à fouetter qu’il est bien difficile de deviner à quel moment vous avez le cœur libre de penser à moi et le temps de venir me voir. Aussi je suis toujours dans la plus agaçante attente de votre chère petite personne trop aimée. Aujourd’hui ressemblera à tous les autres hier et avant-hier, probablement, et je n’ai pas beaucoup plus d’espoir de vous voir plus tôt que tous les jours précédents. Je le crains et je tâche de rassembler tout ce que j’ai de courage et de résignation pour ne pas t’en faire souffrir autant que moi-même. En attendant, mon cher petit homme, je t’aime comme si j’avais en perspective des années, non interrompues du bonheur de vivre ensemble, près l’un de l’autre, devant moi. Je te souris et je t’aime avec toutes les tendresses de mon âme et je recueille pieusement toutes les minutes de joie que tu peux me donner et dont je fais mon paradis en ce monde. Je t’adore et je te bénis mon grand Victor sublime.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16377, f. 57
Transcription de Chantal Brière

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