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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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17 août [1838], vendredi matin, 7 h.

Bonjour mon petit homme, bonjour mon cher petit compagnon de voyage [1]. Je suis matinale, comme vous voyez. C’est que l’approche de notre départ me tient éveillée. Je suis si heureuse de ce petit bout de bonheur que je n’en veux pas perdre une bouchée. Je serai joliment prête pour aller au passeport, j’aurais voulu avoir tes affaires pour faire notre sac de nuit, ce qui n’est pas une petite affaire. Et puis il faudra que je m’achète une paire de souliers, enfin si, comme je l’espère, nous partons demain matin. Nous n’avons pas une minute à perdre aujourd’hui.
Vous m’avez joliment bien expliqué le juge de paix et le pair Pasquier hier au soir. Vous étiez fièrement gentil mais je n’en sais plus un mot. Le tribunal rend des jugements, la cour des arrêts. Oh ! Mais ce n’est déjà pas si mal pour une première fois, avec de la patience, je connaîtrai le grade des MAGISTRATS de mon pays, aussi bien que l’heure de mon déjeuner. Je ne sais pas si c’est l’approche du voyage mais je me sens déjà faim. Je t’aime, mon petit homme, je t’adore, mon Toto, vous êtes bien beau et bien i. Je vous aime.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16335, f. 179-180
Transcription d’Armelle Baty assistée de Gérard Pouchain

Notes

[1Ils partent en voyage du 18 au 28 août.

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