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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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7 juillet [1838], samedi matin, 10 h. ¼

Bonjour, mon cher petit bien-aimé. Bonjour mon grand Toto. Bonjour mon COUSIN, vous n’êtes pas un MARAUD, c’est moi qui vous le dis. Je vous aime mon Toto bien-aimé. Je trouve dans mon amour le courage de supporter votre absence et le petit bout de soirée d’hier m’a donné du bonheur pour aujourd’hui. C’est un morceau de sucre qui fera prendre en douceur la médecine amère de cette journée. Si vous n’êtes pas envolé trop haut, regardez un peu sur la terre le petit toucan que vous y avez laissé et qui se tord le bec à regarder en l’air s’il ne voit rien venir.
J’ai mal à la gorge. J’ai toujours mal quelque part à présent. Je suis une vieille bête comme tout. Je ne sais pas comment vous pouvez me garder. Si j’étais que de vous, je m’attacherais par les cornes et je m’enverrais paître dans les bois. Prends garde de le perdre d’abord. Si j’étais de vous, je me trouverais très jolie, très jeune et je m’adorerais et vous le rendrais de toutes mes forces.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16335, f. 25-26
Transcription de Sandra Glatigny assistée de Gérard Pouchain


7 juillet [1838], samedi soir, 7 h. ¾

Je suis restée seule jusqu’à présent, mon bien-aimé, ne pouvant pas t’écrire puisque je n’avais pas la clef du secrétaire. De reste, je suis un peu vexée d’être restée car Mme Pierceau n’a pas paru ravie de me voir. Il est vrai qu’elle était de mauvaise humeur contre son objet. Enfin, je me retranche dans mon amour et je laisse glisser tous les ennuis dans mes plumes de TOUCAN et mon nez de JUJU. Je t’adore mon cher bijou, tu es ravissant. Je voudrais baiser tes pieds du matin au soir et du soir au matin. Mon pauvre petit homme, prends garde de ne pas te laisser avoir chaud et froid en même temps, prends garde de ne pas te faire du mal à ton cher petit corps que j’aime autant que ton âme. Prends garde de ne pas regarder trop les COTILLONS ou je vous donnerai des griffes sur votre dos de poète et votre nez d’amant, et puis venez très tôt me chercher. Je vous aime.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16335, f. 27-28
Transcription de Sandra Glatigny assistée de Gérard Pouchain

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