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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 17 octobre [18]73, vendredi soir, 4 h. ½

Je n’aurais pas mieux demandé, mon cher bien-aimé, que d’errer avec toi tout à l’heure ; mais je me suis résisté car j’avais encore le ménage de mon cœur à faire avant la nuit fermée ; et puis je voulais [illis.] mes vieilles jambes pour aller rue Drouot [1] à pied ce soir et en revenir de même. Voilà pourquoi, mon cher adoré, je t’ai laissé sortir seul à mes risques et périls. Mais sois tranquille, je ne serai pas toujours aussi imprudente car les alibis ne se rencontrent pas à point nommé comme hier et j’aime mieux te tenir que de courir après eux ; c’est encore le plus sûr. Tu sais que, depuis que tu m’as quittée, la circulation de ma rue n’a plus été troublée par aucun rassemblement de cocottes, ni même de coqs. Les passants vont et viennent sans daigner tourner la tête du côté de ma maison, ce qui est très rassurant pour moi mais aussi très humiliant, mais j’aime mieux cela, telle est ma crânerie. Demain matin, mon cher petit grand homme, tu auras ta page copiée. Je te prie de m’en donner tous les jours autant et plus encore car : abondance de bien ne nuit pas, dit la sagesse des nations (vieux cliché).

BnF, Mss, NAF 16394, f. 293
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

Notes

[1François-Victor habite 20 rue Drouot.

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