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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 1er octobre [18]73, mercredi soir, 5 h.

À peine t’ai-je eu perdu de vue, mon grand bien-aimé, que mon âme couraita éperdument après toi pendant que mon corps rentrait machinalement à la maison où m’attendait la mère Lanvin. Elle venait me dire qu’elle attendait avec reconnaissance et avec bonheur, pour elle et pour son mari, l’offre si généreuse que tu lui fais de te charger entièrement de leur existence sous ton toit hospitalier. À partir de demain, elle va s’occuper des préparatifs indispensables pour entrer dans sa nouvelle et heureuse situation. Il faudra en outre qu’elle donne congé pour le mois de janvier, enfin comme les détails seraient trop longs à écrire, je te les dirai quand tu auras le temps de les écouter. À la mère Lanvin, succède le Docteur Barbier et sa fille mariée. Après eux le frère de Madame Olivier [1], que je n’ai pas pu refuser, m’ayant vue de la porte de l’avenue. Après le jeune américain, le vieux et très astiqué Schoelcher qui a bien regretté de ne pas te rencontrer et qui est allé s’en dédommager auprès de ton fils pendant que je te gribouille d’arrache-plume dans l’espoir d’avoir assez de temps pour copier la lettre de Rochefort avant la nuit. En l’absence de ces demoiselles, c’est moi qui ai ouvert la porte toute la journée, aussi je suis éreintée. Heureusement que j’ai pour me ravigoterb la certitude de te revoir bientôt. Je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 277
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

a) « courrait ».
b) « ravigotter ». 

Notes

[1À élucider.

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