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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 14 juillet [18]73, lundi matin, 8 h.

Je t’ai vu, je suis heureuse, je t’adore. Une seule chose manque à ma joie, c’est la certitude que tu as passé une bonne nuit. L’heure à laquelle tu t’es levé m’inspire plus de crainte que de confiance de ce côté-là. Moi j’ai très bien dormi et j’étais levée à six heures. J’espère que tu m’apporteras toi-même de tes nouvelles en même temps que du manuscrit de QUATREVINGT-TREIZE. C’est le cas de mettre à profit le jour où nous n’avons pas de promenade en voiture. Je pense d’avance avec regret au jour où le collationnement sera fini. C’est si beau, si grand, si sublime et si infini qu’on ne se lasse pas de lire, de relire et d’ascensionner chacune de tes divines pensées. Comme les âmes dans le ciel l’esprit va d’étoile en étoile dans ton prodigieux livre. Il faudrait être toi pour dire tout ce qu’on éprouve d’admiration et d’adoration pour toi et pour tes chefs-d’œuvre. Tous les épanchements de mon cœur et de mon âme ne suffisent pas à t’en donner la plus faible idée. Je t’aime dans l’éblouissement et dans l’extase.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 213
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

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