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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 8 juillet [18]73, mardi 9 h. ½ du matin

Je sais par la Broisine, mon pauvre grand adoré, qu’à cause du mal de dents de l’infortunée Mariette, tu as très mal dormi cette nuit. Cette double insomnie ne compense pas la mienne, au contraire elle s’y ajoute désagréablement, voilà tout. J’espère que nous dormirons à qui mieux mieux la nuit prochaine. En attendant voici tous tes hôtes partis avant que tu aies eu le temps de t’y acoquiner. Est-ce un mal ? Est-ce un bien ? Devinea si tu peux et choisis si tu l’oses. Quant à moi je les trouve tous aimables, bons et charmants. À qui le tour maintenant ? Répondez Pierre Véron, répondez Valentine [1], ne pas lire Galantine. Les portes de Hauteville House s’ouvrent à deux battants pour vous recevoir et les lits se bordent d’eux-mêmes en vous attendant. Moi je regarde mélancoliquement à l’horizon pour voir si Petit Georges verdoie, Petite Jeanne flamboie [2] mais je ne vois que l’ajournement qui poudroie et je bisque et je rage et je t’aime.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 206
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

a) « devines ».

Notes

[1Épouse de Pierre Elzéar.

[2« Je ne vois que le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie », citation de Barbe Bleue, le conte de Perrault.

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