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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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14 juin 1873

Guernesey, 14 juin [18]73, samedi matin, 8 h.

Cher adoré, je me suis tant et tant indulgée que je ne sais pas à quelle heure tu t’es levé ce matin ; mais j’espère que c’est après une very good nuit par sympathie pour la mienne qui a été excellente. Tu vois, mon bien aimé, combien j’ai raison quand je te supplie de ne pas faire attention à mes soupirs de travers qui, pour être trop fréquents, n’ont aucune gravité, à preuve que je suis déjà remontée sur ma bête toute selléea et toute bridée.
Quel coup de tonnerre [illis.] formidable et sublime tu as fait retentir hier [1] à propos de cette ignoble et infâme circulaire du quatre juin : et comme tu avais SUPERBEMENT RAISON ! [2] Quel dommage que Guernesey ne soit pas Versailles dans des occasions comme celle-là il n’en serait pas resté un seul debout de ces purs droitiers ! Cependant je ne regrette rien car peut-être vaut-il encore mieux pour le bien de l’humanité et pour celui de la République Française et Européenne que tu fasses Quatrevingt-Treize que de jeter à bas un gouvernement pourri. Tu sais ce que tu fais et Dieu aussi. Moi je vous adore tous les deux, toi sur la terre, lui au ciel.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 179
Transcription de Maggy Lecomte et Manon Da Costa assistées de Florence Naugrette

a) « scellée ».

Notes

[1À élucider.

[2Citation de Ruy Blas, où la Reine, commentant le discours de morale politique qu’il vient de tenir aux ministres, dit au héros, avant de lui déclarer son amour : « Et comme vous aviez superbement raison ! » III, 4, v. 220.

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